Résumé :
La désertification des zones arides prend une ampleur sans cesse croissante. Si la plupart des auteurs s’accordent à reconnaître le rôle potentiel du climat dans les phénomènes de dégradation du milieu, la tendance climatique n’est pas toujours facilement perçue et reste encore controversée. Dans ces régions, la pluviométrie constitue un facteur prépondérant dans la caractérisation climatique. Ce travail se propose de répondre à la question suivante : en zones arides algériennes la pluviosité a-t-elle subi une péjoration, c’est-à-dire une tendance à la baisse ? Nous nous proposons d’étudier la tendance de deux stations sahariennes - El Oued et Touggourt -, d’une station présaharienne - Biskra - et de quatre stations steppiques des Hautes Plaines - Djelfa, Saida, Méchéria et El Bayadh (ex-Geryville) sur des séries pratiquement séculaires. Il en ressort une alternance de séquences sèches et pluvieuses non périodiques, qui dépassent rarement trois à quatre ans. Aucune tendance nette n’est observée dans les stations sahariennes et présahariennes. En revanche, celles du Sud oranais montrent un net assèchement, surtout durant ces trois dernières décennies, tant par la baisse des quantités de pluie que par l’augmentation des séquences sèches. Un gradient d’assèchement semble se dessiner des régions orientales vers les régions occidentales \; mais ces résultats trop fragmentaires pour être généralisables nécessitent d’être confirmés par des études ultérieures avec un réseau plus dense de stations et des séries d’observation plus longues.